i. Vous savourez un délicieux repas avec un ami -ou du moins avec un individu avec qui vous pouvez parler sans avoir une furieuse envie de dégainer une pelle ou de vous pendre- autour d'une table. mais malheur! il ne reste qu'une misérable part de pizza au fond de la boîte. comment réagissez-vous?
J'dis à mon pote qu'on se partage la part. J'commence à la manger, tout en le lançant sur un sujet de conversations qui le passionne. Il déblatère tout seul pendant un moment, et moi, je finis volontairement la part de pizza. Je fais ensuite semblant de me rendre compte que je ne lui en ai pas laisser. "Désolé, j'ai oublié qu'on devait partager." A la guerre, comme à la guerre. Il avait qu'à la manger cette part de pizza !

ii. Désirant passer une heure ou deux à regarder un film avant de vous rendre dans un nightclub où vous boirez ardemment, vous vous rendez au vidéo-club du coin avec un ami, une conquête ou autre. vous épiez les rayons de la boutique, et alors que vous vous y entendiez le moins, votre compagnon émerge de nulle part avec une comédie romantique à la main -ce que vous détestez. comment réagissez-vous?
Je lui ris au nez. Non attendez, j'ai une tête à regarder des comédies romantiques ? C'est mort, je choisis le film, mais si il veut à tout prix la voir sa comédie bah... moi je me casse et il se débrouille tout seul !

iii. Vous vous baladez au parc, vous êtes sur le point de pecho sauvagement le mec ou la meuf qui vous fait de l'oeil depuis des lustres quand un groupe d'enfants vous asperge d'eau. comment réagissez-vous?
Je l'embrasse quand même. Et après avoir bien profiter, je chope un des gosses et je le balance dans l'eau. Et je le repousse dans l'eeau à chaque fois qu'il tente de ressortir. Et je peux faire ça durant longtemps. Fallait pas me chercher.

iiii. Vous arpentez les rues de la ville quand vous bifurquer dans une ruelle moins fréquenté quand vous voyez au loin une mamie se faisant voler son sac, elle tente de se débattre en tapant le voleur à l'aide e canne mais rien n'y fait. comment réagissez-vous?
Je fous un coup de poing au voleur. On s'attaque pas aux vieux. Aux enfants, oui, mais pas aux vieux. Faut du respect pour les séniors. Même que je raccompagne mémé chez elle, et comme ça, elle me file du fric ou un autre truc. ...Bah quoi ? Faut jamais refuser de cadeau non ? *grand sourire hypocrite*

22 janvier 2011

Salut

Cher journal

Bonjour

Bon en fait, on s’en fout de comment je dois commencer mon journal intime. Car oui, j’écris dans un putain de journal. C’est mon psy qui m’a conseillé – ou plutôt ordonné – de le faire. D’après lui, cela me permettrait d’évacuer ce que j’ai au fond de moi. Mon cul ouais. Je fais ça seulement pour qu’il me lâche les basques. Bon en tout cas, je sais pas trop quoi écrire moi. Raconter ma vie, ce que j’ai pensé à chaque instant, qu’il m’a dit de faire ce connard. Il veut que j’écrive ma vie ? Bon bah, ok ! Mais ça va pas être une partie de plaisir, ça c’est moi qui vous le dit.

On va commencer par mon enfance. En fait, quand j’étais enfant, on aurait jamais pu deviner que je deviendrai comme je suis aujourd’hui – c’est-à-dire pas très normale. Car oui, j’étais une fille très intelligente, très à l’aise avec tout ce qui ordi, télé, portable et tout. J’ai toujours été super forte en math et en technologie. Non en fait, j’ai toujours été forte en tout. Mes parents étaient vachement fiers de moi. Toujours première de classe, j’ai pourtant jamais eu de soucis avec la racaille de mes établissements scolaires. Car oui, je viens d’un petit quartier bien pourri de New-York. Pourtant, j’ai jamais eu d’emmerdes. En fait, c’était même mes potes. Ils étaient plus du style à me défendre qu’à me chercher des noises. Je leur filais des réponses à des devoirs quand j’en avais envie, mais c’est tout. Ils étaient franchement cools. Bon, mes parents, honnêtement, ils s’en foutaient un peu de mes fréquentations. Parce que pour eux, mes amis, c’était les gens « normaux ». Ceux qui avaient la moyenne, voire de bonnes notes. De vrais petits américains, blonds généralement. Donc tout allait bien avant qu’il n’arrive. Là, il y a tout qui a changé.

Je m’explique. Son prénom, c’était Jay. Enfin, Jefferson, mais tout le monde l’appelle Jay. Donc, lui et moi, ça faisait un an qu’on se connaissait. Beau gosse, il me plaisait assez, je dois l’avouer. C’était pas un crétin, non, seulement, il était dangereux. Dangereux dans le sens où il ne se sépare jamais de son couteau, qu’il fume, qu’il boit et qu’il se drogue. Mais bon, c’était la routine d’un côté. Seulement, moi, mes potes, ils avaient plus tendances à repasser la drogue, et à la consommer. Mais lui, c »tait le cher du trafic. Le chef de la bande. Tout le monde le respectait. Sauf moi. Moi je lui ai toujours balancé des piques. Moi j’ai jamais eu peur de lui. J’avais peur de l’amour que je lui portais. Enfin, à l’époque, je ne considérais pas ça comme de l’amour. Une forte attirance, c’est tout. Je trainais souvent avec lui et sa bande. On se chamaillait tout le temps, certes, mais ce n’était jamais méchant. Et puis est venu le jour où j’ai pris mon courage à deux mains. Et je lui ai demandé d’être mon chéri. On s’est regardé dans le blanc des yeux durant deux minutes. Après, il y a un de nos potes qui est arrivé, et qui a voulu mettre son bras autour de mes épaules, comme le ferait n’importe lequel de la bande. Seulement, Jay m’a attrapé par la taille, et d’une voix menaçante il a proclamé : « Pas touche c’est ma copine ». Un mini arrête cardiaque et un roulage de pelle en règle plus tard, j’étais en train de tout raconter à Kristina, ma meilleure amie. Si seulement j’avais su que ce n’était que le calme avant la tempête. Que j’allais, du bout du doigt, toucher le paradis, avant de brutalement atterrir en enfer.

Faut que j’y aille, c’est l’heure de bouffer.

-------------

C’était de la merde à bouffer, comme toujours. Mais bon. J’en étais dans ma petite histoire moi déjà ? Ah oui c’est vrai, là, j’en étais à la période absolument sublime avec Jay. Elle a pas duré longtemps cette période. Enfin si, un an, mais c’était quand même trop court. Il m’a plaqué une semaine avant qu’on fête nos un an. Le salaud. Il changeait de ville. Direction Los Angeles. Et moi, durant une semaine, j’ai souffert de son absence. Et le jour de nos un an, j’ai fait une tentative de suicide. Il est toute ma vie, alors à quoi bon vivre s’il n’est plus près de moi n’est-ce pas ? Mais j’ai pas pu crever. Ma mère m’a trouvé les veines ouvertes dans la baignoire. J’avais gravé son prénom sur mon poignet avec un couteau. J’ai fait une semaine d’hôpital, et on m’a collé un psy. Bon, la routine. Après, retour chez moi. J’ai fugué. Marre de mes parents. Je me suis barré chez un pote, dans une autre ville. Je me suis coupé les cheveux, pour marquer le coup de mon changement de vie. Après, je me suis mis aux joins, à la drogue, à l’alcool. J’ai jamais été accro, avant. Mais là, je consommais sans retenue. Pour gagner de quoi vivre, je m’occupais de l’informatique dans un gros réseau de trafic. J’ai beaucoup changé d’endroits. Je faisais bien mon boulot, alors on me faisait pas chier. J’ai jamais revu Jay durant ces moments-là. Pourtant je l’aime toujours, ça oui. Mais j’ai réussi à mettre tout ça de côté. Un soir, j’étais totalement défoncée. Drogue, alcool, tout ce qu’il existe, c’était dans mon organisme. Et j’ai développé une sorte de haine pour les personnes ressemblant à Jay. Durant toute une soirée, je draguais des mecs lui ressemblant, je couchais avec, puis je les butais. J’ai fait ça une dizaine de fois. Puis on m’a trouvé, et on m’a embarqué.

On m’a découvert une schizophrénie assez zarbi’. En fait, je deviens totalement folle en présence de personnes ressemblant à Jay. J’trouvais ça con au début, mais ça correspond. Dès que je vois un mec qui ressemble à lui, je veux coucher avec lui, puis le buter. C’est vraiment étrange. Et le pire, c’est que je me souviens de rien. Vraiment con comme truc. Et c’est comme ça que j’ai atterrit ici, dans un asile psychiatrique. Il parait que je suis folle. Après, ils disent ce qu’ils veulent hein !

23 février 2011

Voilà un mois que j’ai rien écrit. En même temps, j’avais rien à dire. Aujourd’hui, oui : demain je sors de l’asile. Cool. Je sais déjà où je vais. En même temps, ça fait 3 ans que je suis dans cette maison de fou, alors j’ai eu le temps de réfléchir. Donc, demain, direction Brysonplace. Ah mais attendez, j’ai précisé que je vais changer de couleur de cheveux – les brunes elles sont mieux, blond c’est trop voyant – et de nom également ? Car oui, je vais m’enfuir d’ici. Marre d’être enfermer. Tout est prévu et calculé. Je me casse, c’est sûr.

1er Mars 2011

Me voilà dans un appart’ miteux, dans un quartier qui laisse à désirer. Seulement, je suis à Brysonplace. Je me suis échappé. J’ai réussi. Au placard le journal intime. Plus besoin de toi. Peut-être que je marquerai encore quelques trucs. Je verrai.

2 Mars 2012

Voilà un an que je suis installé ici. Toujours le même appart’. Maintenant je suis brune, et j’ai un job. Je hack pour des gros trafiquants, pour des tueurs, pour des types louches. En fait, je me fous du client, du moment qu’on me paye. J’excelle sur l’ordi. Je peux retrouver n’importe qui, n’importe quoi. Si on me demande de vous traquer, gare à vous. Je trouve toujours ma cible.