i. Vous savourez un délicieux repas avec un ami -ou du moins avec un individu avec qui vous pouvez parler sans avoir une furieuse envie de dégainer une pelle ou de vous pendre- autour d'une table. mais malheur! il ne reste qu'une misérable part de pizza au fond de la boîte. comment réagissez-vous?

Tu m'as vu ? Est-ce que j’ai l’air de sauter des repas ? Cette part de pizza cela va peut-être mon dernier repas avant plusieurs heures. Bah ouais, mec, moi je vis dans la rue, je ne pète pas les draps de soies comme toi et ta grosse. Alors, je suis du genre à dégainer plus vite que mon ombre et voler cette part à la « Shaolin Style » sans aucun remord. Je ne vais pas m’excuser, juste la dévorer, tout foutre dans ma bouche même si je dois me brûler. Et, si je dois être plus subtil, je vais attirer son attention ailleurs ou lui donner un violent coup dans les genoux pour le faire crier comme une fillette et profiter pour manger tranquillement.

ii. Désirant passer une heure ou deux à regarder un film avant de vous rendre dans un nightclub où vous boirez ardemment, vous vous rendez au vidéo-club du coin avec un ami, une conquête ou autre. vous épiez les rayons de la boutique, et alors que vous vous y entendiez le moins, votre compagnon émerge de nulle part avec une comédie romantique à la main -ce que vous détestez. comment réagissez-vous?

A la vie de couple, si ma copine veut voir une comédie romantique et bien je dirais oui. Déjà, là connaissant, elle sera défoncée une demi-heure après le début du film, à la coke ou l’héro. Même, si j’aurais fait des pieds et des mains pour cacher ses doses pour qu’on passe enfin une soirée en amoureux. Non, car la comédie romantique, c’est bien cela met dans l’ambiance si on a envie de copuler joyeusement après. Malheureusement, chez moi c’est plus finit toi à la main, mec, sauf si un jour je suis excité par le style fille cadavérique qui reste le regard dans le vague pendant des heures.

iii. Vous vous baladez au parc, vous êtes sur le point de pecho sauvagement le mec ou la meuf qui vous fait de l'oeil depuis des lustres quand un groupe d'enfants vous asperge d'eau. comment réagissez-vous?

Je ne vais pas frapper des gamins. Je pense que je vais rire, car j’ai de l’humour. Je pense que je vais essayer de les arroser à mon tour, les poursuivre un instant et rire. Bah oui, je suis coréen et on va dire que toutes les blagues sur les jaunes je les connais. Donc, arrête de vouloir me proposer des bols de riz, je préfère un bon steak qui pisse le sang et une bonne plâtrée de frite à me faire éclater le bide. Et, si tu te poses la question, niveau calbut, c'est loin d'être un Surimi, tu serais surprit poupée. Viens voir, viens toucher, il mort pas. Quoi que...

iiii. Vous arpentez les rues de la ville quand vous bifurquer dans une ruelle moins fréquenté quand vous voyez au loin une mamie se faisant voler son sac, elle tente de se débattre en tapant le voleur à l'aide e canne mais rien n'y fait. comment réagissez-vous?

Je fonce. J’attrape le couvercle d’une poubelle et j’assomme le mec. Je prends le sac…Et, après je me barre avec, laissant la vieille et le mec ensemble. Et, si la vieille gueule trop ou me donne des coups de canne, je lui donnerais un coup de couvercle aussi. Je n’ai aucune morale et tu n’en aurais pas si tu vivais dans la rue depuis toujours comme moi. C’est tu bouffes ou tu te fais bouffer. Mais, pour info, je pique plus les sacs des vieilles depuis longtemps. Pas assez de fric dedans.

- Bon, tu arrêtes de courir Chinaman ? Belle course, on aurait dit que tu avais le diable au cul.
- Plutôt les mecs de ta bande, je dirais. Bon, maintenant, que vous m’avez coincés, je vous écoute.
- Ta copine nous doit encore du fric.
- Heu ? Ok…Et ? Tu m’as bien regardé. Je suis crade. Je n’ai pas pris de douche depuis trois jours. Tu crois que je vais te sortir ce fric de mon cul ?
- Non, mais nous deux on pourrait s’arranger si tu te mettais à genoux.
- Oh ! Je te vois venir, Max. Je ne suis pas pédé.
- C’est comme tu veux…Alors, moi et ma bande, on va aller voir ta copine pour lui demander en personne. Tu en penses quoi, bouffeur de nems ?
- Tu n’es qu’un gros dégueulas, Max. C’est tout ce que j’ai à dire.
- Ouais. Ouais. Parle moins et bosse plus. Allez, à genoux et mets pas les dents sinon je vais me mettre en colère.


- Mon dieu, elle est où ? Sa chambre, putain ! Hurlai-je, complétement paniqué.Je sentis tous les regards autour de moi me mettre à poil, un par un. Ils devaient se demander qu'est ce qu'un clochard venait faire dans leur hôpital ? Même, l'infirmière semblait complétement perdue à en étirer les cuisses jusqu'à à perdre son stérilet. Moi, je voulais qu'on me donne ma réponse. Je tapais du poing sur le comptoir, de mes mains crasseuses qui avaient passés toute l’après-midi à désosser la carcasse d'une Mustang.
- Monsieur Kim, Calmez-vous ! Comme je venais de vous le dire. Je ne peux vous donner cette information tant que vous n'aurez pas réglé les honoraires.
Je pouvais pas y croire. Je lançais mes yeux, façon kamikaze à l'explosif, contre la femme qui ne comprenait rien à ma souffrance. Déjà, comment pouvait-elle ? Nous étions de deux mondes complétement différents, après son travail, elle a rentré chez elle, vivre comme tout le monde, faire le repas, coucher ses gosses et peut-être faire une petite gâterie à son époux ? Quoi, qu'elle avait une gueule à vouloir se faire encore engrosser et on sait que les bébés ne se boivent pas. Moi et Sun, on venait de la rue et on y retournerait, ici ce n'était qu'un arrêt temporaire. Quand je pense qu'on a quittés la Corée pour ça ? Qu'on pensait vivre le rêve américain ? Que cela serait mieux que l’oppression dans notre pays ? Nous étions que des beaux idiots.
- Vous voulez du fric ? Et, bah je vais vous en donner.
Je plongeai mes mains dans mes poches de mon jean qui tenait à peine à mes hanches. Le même jean que j'avais depuis trois ans et qui avait vécu. Je commençai à déposer sur le comptoir tout ce que j'avais dans mes poches : un ticket de laverie, un bon de réduction pour un steak-house, une bague bonbon, un cure dent usagé, un paquet de cacahouète, un boulon, des numéros de téléphone sur une serviette, un emballage de hot-dog, une dose de gel lubrifiant. C'est fou tout ce que j'ai dans ses poches. Je m'étonnai moi-même. Toutefois, ce que je cherchais vraiment c'était de l'argent, n'importe quoi.
- 80...90....Et, 3 dollars ! Voilà...Ma fortune...Alors, on fait quoi maintenant ? Je vous supplie ?
Les larmes aux yeux, je cédai sous le poids de ma tristesse. Ma copine avait encore fait une overdose et je n'avais pas d'argent pour la faire hospitaliser. Nous étions des parias, nous n'avions notre place nulle part. On allait encore nous envoyer dans un centre minable en périphérie de la ville. Nous allions attendre dans une salle avec 56 personnes qui puent la pisse et la vinasse. Devoir, encore revivre les mêmes choses, tenir la main de Sun et espérer qu'elle ne meurt pas. Voilà, ce qu'était notre vie, ce qu'était ma vie.


- Si, si c'est un écran plasma, je te jure.
- Et, comment tu l'as eu ?
- Tu veux vraiment savoir ?
- Ouais.
- Tu n'es pas flic ?
- Tu crois que j'aurais pas déjà sorti mon badge, si je l'étais ?
- Hum...Pas faux. Bah, tout ce que je peux te dire c'est tout ce que tu vois devant toi, viens directement d'une petite descente nocturne. Un gros richard sur la 5ème avenue.
- Alors deux choses, cette télé c'est la mienne et le gros richard c'était moi.
- Ah, ok...Heu...C'est maintenant que je cours avant que tu me tabasses ?
- Tu as tout compris, gamin.