putain. quoi? bouge pas, j'ai envie d'toi là. arrête, t'es trop conne laïla. j'déconne pas, j'ai envie d'toi. ferme ta gueule, sérieux, j'ai plus l'âge pour tes conneries. et m'regarde pas comme ça, tu m'fais pas peur. merde. on baise? ou il faut que j'me mette à genoux? regard entendu de ma part. j'ai envie d'lui, c'est comme ça, j'y peux rien. et s'il veut que j'me 'foutes à genoux -entre ses cuisses- j'hésiterais pas. quoiqu'il arrive, j'arriverais à tes fins. quitte à l'droguer et à l'violer. j'ai pas peur, il devrait le savoir. c'est dingue qu'avec le temps, les gens ne s'habituent pas. à poil, chéri. mouvement de tête négatif. il semble las : las de mes conneries, de mes envies, de mes lèvres, de ma bouche, de mon corps. il reste assis sur son putain d'canapé. alors je quitte le sol, j'm'assois sur ses genoux pour jouer à la tepu. allez. il me repousse. sa mine renfrognée me fait mouiller. tu me fais mouiller, tu sais ça? j'me démène mais rien y fait. monsieur fait sa vierge effarouchée : monsieur veut pas et ça m'fait chier. je jette mes fringues au sol - juste dans l'espoir d'le faire bander. rhabille-toi, idiote. va te faire foutre, connard. bonne réponse? la seule qu'il mérite. je souffle. quoi? j'suis pas bonne, c'est ça? c'est pour ça qu'tu veux plus m'sauter? j'lui fait face et une mèche de mes cheveux tombe sur mon front. s j'm'écoutais, j'lui enlèverais son froc sans ménagement. mais j'sais bien qu'il est plus fort que moi, alors j'attends. dis-le que j'suis dégueulasse. nouveau mouvement de tête. toujours négatif. ça m'arrache un putain d'sourire, même si j'avais pas besoin de sa bénédiction. j'le sais que j'suis bonne. t'es vraiment trop conne, laïla. il pèse ses mots. ça s'entend dans sa façon d'parler : genre, attention, j'articule et je détache les syllabes. il croit qu'il peut m'faire mal, c'est ça? j'ai froid. un peu. et toi, t'es salement inutile quand tu bandes pas. il fait genre il a pas envie d'moi, alors qu'en fait, il est juste impuissant. j'suis sûre que c'est ça. alors j'rigole. j'me fous d'sa gueule bien fort, alors qu'il n'comprend pas. crétin. crétin. crétin. calme-toi. putain. tout mon corps est secoué de soubresauts et j'ai l'impression que je vais m'étouffer tellement je ris. il m'attrape par les épaules. sa main monte haut dans le ciel et s'abat sur ma joue : il n'aime pas ne pas comprendre. et moi j'aime quand il n'aime pas. et j'aime ses doigts sur ma peau. alors mon sourire ne me quitte pas. je crois que j'lui fais peur. arrête. putain. il perd ses moyens. ses poings se serrent, sa mâchoire se crispe. entre deux éclats, je murmure : baise-moi et j'arrête. ses doigts caressent mon épaule. il sait que je parviens toujours à mes fins.