La chambre d'hôtel n'était éclairé que par le fin rayon de soleil que permettait les volets moisis entrouverts. Il devait être dix heure...ou midi. En fait, il n'en savait rien et il s'en foutait. En fait, ca avait toujours été ça depuis un ou deux ans. Depuis qu'il s'était fait mettre dehors, voilà, c'est ça. Le regard honteux de ses parents lorsque sa valise l'attendait paisiblement devant le paillasson. Oui, ce regard là, celui qui te dit « T'es mon fils mais j'ai honte ». Honte d'un fils, honte de ce qu'il était. Puis après tout, qu'est-ce qu'il pouvait bien être ? Un pauv' chanteur non connu qui traine sa guitare partout où il peut. T'es pas grand chose lui hurle sa conscience. Tu devrais peut être penser à rentrer dans les rangs lui intime la raison. Mais son corps, son esprit, n'en a aucune envie. Non, ce qu'il veux c'est profiter de la vie et crever jeune avant de ne plus arriver à se torcher. Une mort digne, dans la fleur de l'âge, avec une nana dans ses bras et une chanson rédigé dans le coin du bureau. Se poser ? Non, il ne se voit pas trouver la fille, non, pas maintenant. Là, il profite et c'est tout ce qui compte.

Un mouvement contre son corps arrache un gémissement endormi à Fauve qui dormait calmement quelques minutes auparavant. Son bras se resserre légèrement contre la taille de la belle créature endormie à ses côtés. Ses paupières clignent une ou deux fois avant de se clore à nouveau, pas maintenant, fatigué. Celle à ses côtés ne semble pas de cet avis et gigote un peu avant de faire balader ses doigts sur le haut du torse de son compagnon. « Bonjour » a quoi bon répondre ? Son prénom il l'a déjà oublié, si temps est qu'il lui ait demandé. Il en avait absolument rien à faire de comment elle s'appelait, dans quelques minutes elle serait dehors avec seulement le souvenir de cette nuit dans sa petite tête. Étaient-elles toutes aussi stupide et addict à la seule chose qui trace leur vie, le sexe ? L'envie de plaisir ? C'en était pathétique. Donnez leur de l'espoir, elles sont heureuses et vous font l'amour comme des déesse avant d'estimer avoir le droit à un peu de sentiments. Peine perdu avec Fauve, les sentiments, il ne connaît que peu et très loin de préférence. Il garde les yeux clos et ses jambes se mouvent afin de venir se coulisser contre le bassin de la demoiselle. Une fraction de seconde plus tard la belle était par terre, cul nu sur le sol. « Mais ça va pas ?! » un ricanement échappe à Fauve alors qu'il papillonnait des yeux pour se réveiller. « Qu'est-ce que tu couine tôt le matin ? Le message est pas clair ? Dégage. » elle le regarde en écarquillant les yeux, elle ouvre la bouche pour dire quelque chose mais la referme, à court de mots. Fauve soupire d'agacement « T'es bouché ? Lève tes fesses, couvre toi la poitrine et sort de cet appartement. » elle se lève et le regarde, la bouche entrouverte avant de se rhabiller, furibonde. Elle marmonne, râle, lui lance des insultes mais il écoute pas. Non, il s'est assis sur son lit et la regarde se rhabiller d'un air las. Pourquoi étaient-elles toutes aussi ennuyantes ? Était-ce réellement impossible de se sentir bien en compagnie d'une jolie jeune femme ? C'était donc impossible d'en trouver une qui voulez de vous pour autre chose qu'une partie de jambe en l'air ? A croire que non, tant pis, il s'en était bien accommodé depuis le temps. Après tout, que pouvait il demander de plus ? Avec un bac Littéraire en poche et une guitare pour seul compagne, il fallait pas s'attendre à mieux..."si j'étais toi je ferais gaffe, viendra le jour où tu tombera amoureux d'une nana et celle là elle fera que ce foutre de ta gueule, j'espère que ce jour arrivera...et qu'on te retrouvera au bout du corde." Fauve éclata de rire alors que la porte claqua mais au fond, ouai, il voulait pas finir tout seul. Trouver quelqu'un qui lui prouve qu'on pouvait découvrir des choses nouvelles, qu'on peut vivre sans alcool dans le sang, juste ses cheveux caressant votre nuque et son parfum dans vos bronches.