Mazarine? C'est une pute. J't'emmerde branleur, si j'étais une pute, tu payerais un max de tunes vu comment je te fais prendre ton pied. Maz', comment tu appelles une fille qui réussis dans la vie en écartant les cuisses? Bah une pute. C'est bien ce que je disais, Mazarine, c'est une pute. Elle hausse les épaules, désinvoltes. Il y a des vérités qui dérangent, elle, elle s'en fout, elle assume, elle prend son pied, elle vit mieux que la plupart des gens qu'elle connait. Le bien, le mal, c'est subjectif. Elle, elle s'en fout, le bien, le mal, c'est de la connerie. Il n'y a que ce qu'elle veut, ce qu'elle désir, ce qu'elle obtient. Elle n'a pas de petites voix intérieur pour la guider, non, elle n'a pas de conscience, pas de limite. Elle le pousse négligemment contre le canapé, elle s'installe sur lui, à califourchon. Tu restes une pute, Maz'. Tu vas pas me faire taire en me sautant. Parles si ça te chante... T'es qu'une putain de chieuse... Qu'est ce qu'on fout ici? Je crois qu'on va baiser. Après? Je sais pas. Joues pas au conne, pas avec moi. On sait tout les deux pourquoi t'es ici. Alors pourquoi tu demandes? Elle prend le visage du garçon entre ses mains, cajoleuse. Évidemment qu'elle veut qu'il la boucle, parce que finalement, ce n'est que comme ça qu'elle le supporte. Tu as retrouvé ton frère? Oh, tu sais à quel point parler de mon frère m’excite... T'es tarée ma pauvre fille. Ses doigts viennent brutalement se saisir de ma mâchoire, elle ne le ménage pas, cela fait longtemps qu'ils se connaissent, il est ce qui se rapproche le plus d'un ami... Elle ne peut pas s'empêcher de tout foutre en l'air, de coucher avec eux, et de les foutre en dehors de sa vie. Pire que des kleenex, ils vont, ils viennent, ils se barrent et elle se contente de les oublier. Le pire c'est qu'elle s'en fout, tant qu'elle peut parler d'elle, elle n'a besoin de rien d'autre. Elle pose ses lèvres contre les siennes. Tu penses à lui? Ses orbes roulent, lasse. la main s'abat contre le torse du jeune homme. Qu'est ce que ça peut te foutre? C'est pas comme si j'avais un jour penser à toi, faudrait pas que tu sois le seul à prendre ton pied. L'égo de son plan cul en a pris un coup, la preuve, il la rejette complètement, l'envoyer valser contre le fauteuil. Il se redresse, crachant une insulte. Quel con. Elle a un sourire. Le genre de sourire moqueur qui n'a besoin d'aucune parole. Il se prend trop au sérieux. Il les prend trop au sérieux. Faut pas qu'il oublie qu'entre eux, c'est rien que de la baise et quelques confidences sur l’oreiller. Tu m'saoules Maz. T'es vraiment la reine de garce. Tu veux que je te dise? Ton frère n'a jamais voulu de toi et il ne voudra jamais de toi. T'es tordue. Complètement tordue. Tu t'acharnes, alors que ce type à tout compris, il s'est barré pour ne plus avoir à supporter tes conneries. Tu as finis? T'es ridicule. Tu crois me faire mal, sérieusement? Et elle éclate de rire. Rien ne semble jamais l'atteindre. Elle est au dessus de cela. L'amour. C'est de la merde. C'est de la connerie. Elle n'y a jamais cru. L'amour, c'est pour les faibles, elle a aucune envie de s'en encombrer. L'amour n'a fait que du mal à sa famille. Elle lui pisse à la gueule. Il ne sait plus quoi dire, il n'a pas envie de passer pour un con. Et voilà qu'elle se lève. C'est tout elle, elle ne tient pas en place. Elle enfile ses escarpins, elle réajuste cette robe qui sculpte parfaitement son corps. Tu vas où? Chez le fleuriste. Pourquoi? Commander une gerbe de fleur. Quelqu'un est mort? La virilité de mon frère. Il hausse un sourcil, sans comprendre. Elle soupire, elle a pas spécialement envie de lui expliquer, mais si elle veut le baiser ce soir, elle doit le caresser dans le sens du poil. On dit que les mecs on besoin de se vider les couilles une fois de temps en temps, elle, c'est pareil, elle a beau pas avoir de couille, elle ne saurait pas se passer d'une bonne baise. Elle pourrait avoir n'importe quel mec, mais lui, c'est la sécurité, on sait jamais qu'elle ne trouve personne. Ce blaireau est marié. Rien que d'imaginer son frère marier, elle se marre. Cela rend le jeu plus excitant. Elle ne l'a jamais voulu aussi fort. Mazarine aime ce qu'elle ne peut pas avoir, jusqu'à ce qu'elle l'obtienne, s'en lasse et s'en débarrasse. Son frère, c'est son obsession, le seul à l'avoir toujours repoussé. Certaines font le complexe d’œdipe, elle, elle crève d'envie de se taper son frère. Elle enfile son manteau. Passe une main dans sa chevelure brune pour la rejeter en arrière. Il s'approche, l'attire contre lui. Elle le regarde froidement, un sourire sans saveur étirant ses lèvres. J'ai envie de toi. Ouai, ben tu te contenteras de ta main. Elle lui tapote la joue. Il lui inspire une pitié répugnante et insupportable. Elle quitte l'appartement, elle quitte les lieux, déjà préoccupée par un tout autre jeu. Bip. La caméra n'a plus de batterie. Il soupire, s'empare de l'objet et le range à sa place. Il ne sait même pas pourquoi elle avait voulu qu'il parle d'elle devant un caméra. Encore un caprice de la belle. Derrière elle, les effluves de son parfum demeure et avec elles, l'écho de ses talons qui martèlent le sol sans ménagement.