anton est un dealer, ça n'est pas vraiment négociable.
c'est un vrai camé, il ne peux pas se détacher de la drogue un seul instant.
il a fuit new york en voulant changer d'air après l'épisode avec sidney.
il est d'un naturel violent, sur la défensive et méfiant.
tout comme sidney, il est né et a été élevé dans le bronx.
le reste est libre mais n’atrophiez pas trop notre lien.
SIX YEARS AGO
«
tu me passes du feu ? » il lève la tête et m'observe rapidement avant de me filer son briquet. je tire une longue bouffée sur ma cigarette. je n'aime pas marcher en fumant, j'aime être calée et confortable lorsque je fume. puis je réfléchis à ce que je vais faire, peut être aller voir jake. «
quoi ? » «
rien. je réfléchis. » «
ben fais moi plaisir, va réfléchir plus loin. j’aime pas les gens qui réfléchissent. » je lâche un rire étouffé et m'éloigne à grand pas. quel con. mon téléphone fait "vrrr vrrr" dans ma poche. «
viens chez moi, j'invite du monde ce soir et j'ai envie de te voir. » je souris, et je descend dans le métro pour rejoindre l'appartement de jake chez qui j'arrive en moins de temps qu'il le faut pour prononcer "joint", chose qu'il me tend à peine sa porte d'entrée ouverte.
j'écrase le joint complètement siphonné dans le cendrier, la weed qu'il contient m'est monté à la tête en un temps record, je suis déchirée comme jamais. je traverse le couloir, pour atteindre la cuisine lorsqu'on me bouscule, et je déteste qu'on me bouscule. «
putain, fais attention connard ! » je dégage mon épaule pour donner le change et une paire d'yeux apparait devant moi. je le connais.. mais d'où, difficile à dire avec ce que j'ai dans le sang. ah! si. le connard qui n'aime pas les intellectuels. «
qu’est-ce que tu fous ici ? » «
j’allais te poser la même question blondie. tu sauras que, c’est moi le dealer de cette soirée, alors j’ai ma place, toi par contre… » «
je couche avec jake, alors tu vois, j’ai pas besoin d’invitation. au passage, ton herbe c’est de la merde. » c'est un gros mensonge, son herbe est passable, mais tout dealer qui se respecte garde sa plus belle marchandise pour lui et ses intimes. j'essaie en vain. il se rapproche violemment de moi pour me coincer contre le mur. «
la bonne weed, je la garde pour les gens qui la méritent. tu n’en fais pas partie. dommage. je t’aurai bien sauté, en plus. » «
trop d’honneur. » l'enfoiré est encore plus attirant lorsqu'il se colle contre moi. son bras me lâche et il se casse. vraiment un con malgré son physique.
FOUR YEARS AGO
Je m'adosse dans la ruelle où je suis. Où je suis en fait ? Je constate que la situation est assez critique lorsque je réalise que je ne peux plus me localiser dans manhattan. c'est certain que ce soir je ne rentrerais pas chez moi, je suis incapable de dire ou se trouve la droite de la gauche, mes pieds se dérobent et je finis par terre. dans l'ombre d'un lampadaire, avec un peu de chance tous les pervers passeront sans même me remarquer. je retire bien vite ce que je dis lorsque qu'une imposante carrure passe ses bras sous mes genoux et dans mon dos. Je n'ai même pas la force de me débattre mais quelque chose me dit que c'est inutile.
je me réveille dans un lit, toujours habillée de mes vêtements miteux de la nuit dernière. je me redresse, beaucoup plus en forme qu'il y a quelques heures. dans le salon mon sauveur m'annonce qu'il m'a trouvé dans la rue -je dois bien faire pitié en ce moment. il me file un t-shirt, et en début de soirée, il me laisse dans son appart, la confiance dans la peau, il revient demain, dit-il. je m'installe sur le canapé, uniquement vêtue d'un t-shirt deux fois trop grand pour moi, une clope au bec, comme d'habitude. aux environs de vingt heures, quelqu'un cogne à la porte, je fais comme chez moi et j'ouvre, sereine, jusqu'à ce que je reconnaisse la tête de celui qui me fait face.
L'enfoiré sexy qui vend de la soit disant mauvaise weed me regarde, avec un air probablement aussi étonné que le mien. «
qu'est ce que tu fous à moitié à poil, chez mon meilleur ami ? » je baisse les yeux, la tête penchée, presque amusée devant ma tenue. je m'en fou un peu. «
je savais pas que c’était ton pote. il m’a ramassé hier soir, j’étais une vraie épave… » il s'en moque lui aussi. il reste planté là, dans l'encadrure de la porte, et allume un joint. «
tu fais tourner ? » «
je croyais que mon herbe c’était de la merde ? » je lui souris «
tu t’es peut-être amélioré… » «
non. je change pas. et ma weed est parfaite, t’y connais rien. bon, où il est ? j’ai un truc pour lui. » plus têtu tu crèves. «
il est parti tout à l’heure. il m’a dit qu’il reviendrait que demain soir, que je pouvais rester en attendant. » nos regards de croisent, je me retiens de me mordre la lèvre pour ne pas paraitre trop flagrante. «
ça t’aurais arraché la gueule de me le dire plus tôt ? » il tourne les talons et s'éloigne. je me précipite à sa suite. «
reste ! » il s'arrête brusquement, moi juste derrière lui, et se retourne. il me regarde de haut et j'imagine qu'il y prend plaisir.
avant que j'ai pu prononcer un mot comme la bavarde que je suis, il attrape mon visage et scelle nos lèvres. il a juste enclenché un bouton chez moi qui fait que je ne m'arrêterai pas. j'approfondis le baiser, comme si je l'attendais depuis deux ans, tire sur son t-shirt, et l'attire un peu plus vers l'intérieur de l'appartement, fermant la porte d'un coup de pied. il m'entraine vers le canapé, me retire mon t-shirt et me reluque de haut en bas, ce qui ne fait qu’accroitre mon envie envers lui. il enlève son t-shirt et je crochète sa nuque pour le ramener contre moi.
Un long moment après nos ébats, nous sommes allongés à même le sol. Il ne semble pas vouloir partir, et c'est bizarre venant de quelqu'un comme lui. À sa place je serais déjà loin, mais puisque j'ai une occasion d'avoir un appart seule, je reste chez son pote. «
je m’appelle sidney. » «
anton. » «
je sais. »
TWO YEARS AGO
Alors me voilà, après presque un an et demi de relation avec l'enfoiré qui vend de la mauvaise weed, à une soirée quelconque que jake m'a conseillé. nous vivons quasiment ensemble, et dès qu'il est partit, j'ai envoyé un message rapide à une connaissance pour qu'elle me dépose ici. je n'ai pas l'intention de coucher avec qui que ce soit, juste de me ravager la gueule histoire d'oublier un peu. un, deux, trois rails de coke avec une fille dont le nom m'échappe, mais pas le sac rempli de pochons de poudre. un mec s'approche de moi, un sourire qui veut littéralement dire "viens ici que je te choppe." je rigole, car il n'a aucune chance mais il se colle contre moi, me fait sentir son envie et je l'embrasse, l'espoir fait vivre et j'avais bien l'intention de le laisser en plan, si n'était pas arrivé mon déjanté de petit copain.
L'inconnu m'est violemment arraché et anton se défoule sur lui, l’assenant de coups de pieds sans s'arrêter. je secoue la tête pour me réveiller et tant bien que mal, j'attrape les bras d'anton et me colle à lui pour le pousser hors de l'appartement. j'ai envie de lui hurler à la gueule l'espèce d'égoïste sans remords qu'il est. mais je ne peux pas. je l'aime. et la seule chose la plus gentille que je trouve à lui lancer est : «
pauvre con ! » «
tu te fous de ma gueule là j’espère ? putain, t’es vraiment qu’une connasse. mais je le savais depuis le début ça, j’aurais du me douter ! tu sais quoi ? aujourd’hui, après un an et demi avec toi, j’étais à deux doigts de te dire que je t’aimais. merde, j’ai bien fait de me retenir. regarde-moi bien, parce que c’est la dernière fois que tu me vois, connasse. » comme un coup dans le ventre j'encaisse ses insultes, incapable de lui balancer ses erreurs à la gueule. j'ouvre la bouche, mais aucun son ne sors avant de voir sa silhouette s'éloigner «
anton ! reviens ! je t’aime ! je t’aime, t’entends ! je voulais pas faire ça ! c’est la drogue qui m’a..» il est bien trop loin désormais, ma voix se brise, ma vue se brouille, et des larmes coulent le long de mes joues ses bras ne sont pas là pour m'enlacer et me réconforter. je me laisse tomber contre le mur de brique derrière moi et laisse exploser ma peine.