« Tu vas où ? » Eh merde, prise sur le fait en train de fuir une chambre. J'étais là, démasquée avec mes chaussures à la main. Je ne fis plus un geste et je me retournais alors qu'il s'approchait près de moi. « Je voulais acheter des croissants. » Je fis une moue innocente, sachant bien que mon mensonge n'allait pas passer. J'étais loin d'être une fille qui assumait le genre de relation stable ou durable. Je n'étais pas faite pour être en couple et encore moins pour aimer quelqu'un. Je n'attendais même pas de tomber sur mon prince charmant même si je savais que je suis une princesse, je suis très bien toute seule. « Reste encore une heure ou deux, on a du temps devant nous. » Il était derrière moi, m'embrassant dans le coup. C'est qu'il était beau même quand je ne le voyais pas, il était doux et généreux. Il me donnait tout ce qu'il pouvait quand je venais chez lui le soir. Il savait comment me séduire même si je me disais inaccessible, il avait conquis mon coeur mais je n'allais pas lui faire l'honneur de lui dire le moindre mot de ce que je pouvais bien ressentir à son égard. Je voulais résister à cette tentation mais il savait comment me manipuler pour que je sois sienne. Je crois que c'est le seul mec qui a pu comprendre comment je fonctionnais, il savait me donner ce que je voulais pour me combler et pour que je puisse le désirer. Seulement quand le jour se levait nos relations changeaient, nous étions des anciens camarades de classe rien de plus alors qu'on passait quelques nuits ensemble. Mais il était casé, il avait une copine que je connaissais bien mais que je ne portais pas dans mon coeur, c'est bien pour cela que je venais la nuit dans son lit quand j'en ressentais l'envie. C'était lui qui m’appelait et qui venait vers moi, moi qui suis une fille sauvage. Il avait besoin de moi comme j'avais besoin de lui, c'est pour ça qu'il était mon ami le jour et mon amant la nuit. « Si ta copine découvre cette histoire et qu'elle te castre, ne compte pas sur moi pour venir te soulager de ta douleur. » Je faisais de ses lèvres ma prison, m'abandonnant de tout mon corps à ce mec. Mais la roue tourne et même si je vivais un pur bonheur, en une seule fois tout a basculé. Il y a trois mois de ça, alors qu'on s'envoyait en l'air pour une nuit encore plus torride que les autres, monsieur avait oublié de mettre le capuchon sur son stylo. Résultat des courses ? Un gosse. C'est deux semaines après, quand j'ai su la nouvelle que je suis partie du Danemark, mon pays de naissance sans rien dire, juste en laissant un mensonge en tant qu'explication à ma famille.