titre : je veux être seul, reste là. toi ta gueule. (starring love and him)

Rire hystérique, danse irraisonnée, t'explose. J'sais. J'sais, je vois ce qu'tul ressent. Tu plane, Tu vole haut mais ton corps reste figé au sol devant moi. On te dirait manipulé par une quelconque entité supérieure, simple pantin démembré. Pendant qu'tl'effectue sa danse macabre, accroché au ciel, j'm'emmerde plus ton allégorie grandit. J'sais même plus ce que t'as pris, t'es un con qu'a les entrailles translucides et l'coeur acide. Putain, quel con. T'es là, fon-dé au possible,tul gueule, dégueule. Tu dégueule toute ta haine (pour le monde j'crois, t'es un défaitiste) en couleur, les bombes de couleurs que tul tiens entre tes mains écorchées crachent des lettres, des dessins sur le vieux mur, des trucs que je comprend même pas. Surement l'incarnation de ton opinion de la société. Un connard, j'vous dit. Puis il y a moi. Adossé à un vieux buisson, j'me sens pitoyable. Écrasé par ton charisme et ta présence. J'suis rien qu'un gosse de rue, un gosse du temps. Puis j'ai les pupilles d'un fauve en rut. Je suis un peu transi, étourdi. Pas besoin d'avoir la trique pour savoir que j'désire ton allégresse du pouvoir. On est que deux connards déjà souillés jusqu'à la moelle, bande de gosses qui arborent fièrement leurs veines suintantes d'inconscience. Paris, dans cette ville du lumière et d'étranges, peut être sommes nous banals ? Juste deux adolescent en quête de plus que ça. Plus qu'une vie normale, qu'une putain d’existence banale. Enfermés dans des bureau, simples esclaves du fric, de l'amour et du savoir. Putain, nous ne sommes que des macchabées. Peut être essayons-nous de changer le monde ? Mais bordel, on se rend compte que c'est déjà fait. Puis soudain, tu t'arrête et me lance un de tes bombes de couleurs. T'as ton vieux sourire dégueulasse, avec tes dents jaunies par la nicotine. Parfois, je réfléchis et je me dis que t'as rien pour toi. Face à la vie, tu ne fais pas l'poids, pas comme moi. Tu as besoin d'un leitmotiv, juste pour donner les beats à ton coeur. La drogue qui pulse dans tes iris rouges, t'en as besoin. J'te regarde, je me demande pourquoi tu voudrais m'faire l'honneur de m'apprendre à taguer. Pourtant je te rejoins, parce que je sais que j'arriverai pas à toiser ton regard de chien plus longtemps. Et sans te soucier de moi, tu continues des dessins sérieusement moches. Puis j'te regarde, tu m'regardes et j't'embrasse. C'est dégueulasse, ouais, j'aurai jamais pensé faire ça. Mais tu m'dégoûtais tellement avec ton charisme énorme, puis ta bouche m'a subitement fait penser à celle de meuf la plus bonne que j'ai effectivement jamais vu d'ma vie. Tu m'toises, j'te toise, j'me soumet quasiment puis d'ta voix grave et trop grasse, tu dis : " 'tain Love, j't'avais pas dit mais j'm'en vais du pays. Je sais pas où j'vais, peut être en Afrique du Sud, j'sais pas. Je t'oublie pas, Love. Allez, salut. "
T'as lâché ta bombe, t'as lâché ton joint. Mes illusions se ont évanouies, ton charisme écrasant est tombé. Puis tu t'es barré. Saloperie.

(...)