- 24 ans . j'prends tout ce qui a des gros seins et qui est bien foutu . célibâtard . américaine . aguicheur . méprisant . moqueur . violent . vulgaire . chieur à plein temps, et accessoirement à la recherche d'un travail -

Encore une soirée. Routine habituelle. Je te repère, je te drague, on va chez toi, je te baise, et je repars en te laissant un petit mot. Le dernier que j'ai laissé, il disait : «  T'es bonne, mais j'aime pas les soutifs blancs. » C'est un peu ma marque de fabrique quoi. C'est pas méchant, moi je teste, comme ça, la prochaine fois tu feras mieux. Alors au lieu de faire la gueule en te levant le matin, remercie moi, ce sera plus simple. Mais bon, tu vas pas te mentir, je sais que t'as aimé que je vienne sous tes draps. Pour une fois que quelqu'un de potable y vient.

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J'ai eu une enfance tout à fait banale. J'ai deux parents, deux gros radins qui avaient plus d'yeux pour leurs sous que pour leurs gosses d'ailleurs, et une sœur. J'étais pourri-gâté, mes vieux étant un peu les esclaves de mes désirs. Mais je vivais pas mal, non, loin de là. Bon, forcément, on peut pas vraiment dire que j'ai était bercé dans l'amour et la tendresse. Mes parents se consolaient en m'offrant tout et n'importe quoi, ils devaient se dire que ça réussirait à me rendre heureux. C'est raté – grâce à vous, j'ai raté mes études, et je suis une vraie saloperie, merci beaucoup. Mais ne vous inquiétez pas, je suis heureux, maintenant.Puis plus tard, comme tout bon enfant qui a bien travaillé, je suis allé dans un lycée avec un bon niveau. Grave erreur. J'ai tout lâché dès le premier trimestre de ma seconde année. J'étais complètement blasé, et j'avais du goût à tout sauf aux cours. Alors j'ai commencé à sortir. D'abord le vendredi soir, puis le samedi, et pendant les jours de semaine. Je rentrais vers minuit une heure, en faisant un bordel pas possible parce que j'étais complètement bourré. Au début, on me gueulait dessus. « Ashley Celian Ambrose ! Ce n'est pas une attitude de lycéen, on va t'apprendre les bonnes manières, tu veux peut-être que l'on te prive de sortie ? Tu veux que l'on te cloue à la maison ? » « Oh, vous pouvez toujours essayer, je trouverais toujours un moyen de sortir. » Je me souviens leur sourire narquoisement. Puis la claque fusait. C'était rare, juste quand je dépassais les bornes. « Merde ! Tellement vous avez rien à me dire, votre seul refuge c'est la violence ? C'est ça, hein, la violence ? » puis en tant que téméraire inconscient du courroux paternel, je m'approchais de mon père. « Tu m'emmerdes ! » nouvelle claque. Et ça hurlait de partout, la maison était ébranlée par mon ''insolence''. Alors je prenais la porte pour quelques jours. Et je me réfugiais moi aussi dans la violence, car dès que quelqu'un approchait, je menaçais de taper. Au final je gueulais tout le temps, et les gens les plus chiants finissaient par terre avec le nez en sang.

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Il me regarde, le vieux, avec sa tête de ringard et son nœud papillon dégueulasse. Mes parents m'ont envoyé voir un psy. Ils croient que là haut chez moi ça va pas, mais c'est surtout pour les conforter dans l'idée qu'ils ont fait quelque chose pour me récupérer. Ils perdent leurs sous, et venant de leur part, c'est un grand geste. Il me bombardait de questions. Et la plupart du temps je le regardais mal. Les séances avaient réussi à m'enfoncer un peu plus. C'était inutile de me forcer, je ferais pas d'efforts. Il passait son temps à me demander ce qui me poussait à être ainsi, à dénigrer mon entourage. « c'est les gens comme toi qui me font chier. T'as pas à te plaindre, toi. Tu passes tes journées dans un fauteuil à écouter la vie de merde des autres, et ça te suffit pour vivre ? Les gens comme mes parents son inutiles. Ils croient qu'ils servent à quelque chose. Ils croient que leurs gosses sont heureux, mais ils sont dans le mauvais chemin. Alors si vous voulez mon avis, c'est plutôt à eux de venir vous voir, pas l'inverse. Donc tout ça pour dire que j'ai que de l'indifférence pour cette société qui fonctionne avec le fric, j'ai de l'indifférence envers toi aussi. Je méprise les riches, je leur crache au visage. » je crois que ce jour là, c'était ma dernière séance chez le psy.


Puis dès que j'ai pu, j'ai quitté le cocon familial où j'étouffais. Je suffoquais dans tous ces artifices. Je suis donc venu habiter ici, à Brysonplace. Et je me suis fait rapidement des amis. Suffit de passer son temps en boîte ou dans les bars. Les charmantes connaissances sont nombreuses. Au fond, je me cache derrière ma violence et ma méchanceté parce que je souffre d'un trop grand mal-être. Mais personne ne le sait, personne ne le saura. Tout ce que je veux, c'est rattraper la vingtaine d'années que j'ai perdu en vivant dans cette famille de merde avec ces incapables. J'veux pouvoir continuer d'être insupportable, de passer mes nuits à baiser, mes soirées à draguer et à boire. J'veux vivre.